La fuite du Dalaï Lama.
Le 17 mars 1959, le Dalaï Lama, dont la vie était menacée, quitte Lhassa sous un déguisement avec plus de 100 000 Tibétains et
passe par l'Himalaya. Il se réfugie en Inde où il obtiendra l'asile politique.
Le P.C.C (Parti Communiste Chinois) dresse une liste des "traîtres" où figure le chef religieux ainsi que les membres qui lui sont proches.
Un massacre de ces "traîtres" est effectué place Tian Anmen à Pékin.
Après que le Dalaï Lama se soit enfui, un mouvement d'exil commence.
Entre 1959 et 1960, plus de 800 000 personnes se sont évadées, la plupart allant en Inde, au Népal et au Bouthan.
Un gouvernement d'exil est fondé à Dharamsala en Inde, où est mis en place un ministère de la Culture et de la Religion
chargé de préserver et de faire connaître la culture tibétaine.
Rapport de l'O.N.U.
En mai 1959, l'O.N.U rédige un rapport qui démontre que le Tibet était un Etat indépendant avant 1950.
Un comité juridique d'enquête qui voulait se rendre au Tibet, est repoussé par la R.P.C qui a refusé de fournir les visas.
Ce comité a réuni des centaines de témoignages auprès des exilés.
Le rapport établit que la Chine a violé l'
accord en 17 points et qu'elle s'est rendue coupable de génocide et de nombreuses violations des Droits de L'homme.
En septembre 1959, le Dalaï Lama en appelle une nouvelle fois à l'O.N.U.
Grâce au soutien de l'Irlande, de la Malaisie, et de la Thaïlande, le Tibet peut enfin faire entendre sa voix.
L'O.N.U constatant la violation des Droits de l'Homme, vote une résolution.
L'Assemblée met la Chine en obligation de les respecter.
Mais le silence de celle-ci n'est suivi d'aucune sanction de la part des pays membres de l'O.N.U.
Durant l'été 1966, les soldats chinois dévastent tout sur leur passage.
Ils suppriment les "Quatre vieilleries" (vieilles idées, culture, coutumes et habitudes).
La destruction culturelle
Le 6 août, les soldats chinois commencent le pillage des
temples qu'ils transforment en urinoirs et en boucheries.
C'est le point de départ d'une destruction culturelle sans retour.
Le Tibet se transforme en un vaste champ de ruines.
Les statues en or qui ornaient les temples sont exportées en
Chine où elles sont fondues jusqu'en 1973, date à laquelle Pékin
commence à prendre conscience du capital perdu.
les monastères sont pratiquement tous détruits, moines et nonnes
sont emprisonnés et torturés.
Le Kora, célèbre chemin de pélerinage qui mène jusqu'au Potala, a été partiellement détruit et remplacé par des rues accueillant
des hôtels chinois, bars, restaurants et autres Mc Do.
Les Tibétains ne sont plus majoritaires au Tibet.
En effet, la déportation massive de colons chinois ( principalement le peuple Han, qui est le peuple majoritaire en Chine )
a dépassé le nombre d'habitants tibétains. Ils seraient aujourd'hui: 7 200 000 Chinois contre 6 000 000 de Tibétains.
Le travail manque et s'il y en a, un Chinois sera privilègié par rapport à un Tibétain.
La culture tibétaine est appelée à disparaître si rien ne change.
Les rapports du Dalaï Lama et du
Times of India en 1984, font apparaître que depuis 1951, environ 432 000 personnes ont été tuées lors d'affrontements;
343 000 sont mortes de faim; 173 000 morts en prison; 157 000 exécutés; 93 000 torturés à mort; 9 000 se sont suicidés.
Au total c'est 1 habitant sur 5 qui aurait perdu la vie.
La pollution nucléaire au Tibet
L'exploitation des mines d'uranium, incorrectement manipulée, a engendré une incidence élevée de cancers et de
malformations chez les populations avoisinantes. Avant cette exploitation, les alentours des mines étaient peuplés
d'une grande variété de poissons, d'oiseaux, de plantes et d'espèces animales, aujourd'hui, ils sont devenus des "zones stériles".
La première bombe atomique chinoise fût développée dans le centre de recherche d'armes nucléaires situé à proximité
des rives du lac Kokonor, le plus grand lac salé du Tibet, leurs déchets nucléaires auraient été longtemps stockés dans
le lac lui-même.
Des centres de stockage de déchets nucléaires sont construits un peu partout au Tibet.
Les Chinois utilisent des techniques d'enfouissement qui sont considérées en occident comme dépassées.
Les déchets radioactifs polluent les lacs et rivières du Tibet, qui alimentent en eau plus d'1 milliard de personnes en Asie.
Proposition d'un plan en 5 points par le Dalaï Lama
Dans les années 1987-1988, le Dalaï Lama propose un plan en 5 points à la Chine qui le refusa:
- La récupération du Qinghai, du Sichuan, du Gansu, et du Yunnan; qui deviendront "zones de non-violence"
- La cessation de l'implantation de colons chinois
- Le respect des Droits de l'Homme et de la démocratie
- La sauvegarde de l'environnement
- Le début d'une série de négociations sur le futur statut politque du Tibet et sur
les relations entre le peuple tibétain et le peuple chinois
En dépit de cette volonté d'ouvrir le dialogue,
la République Populaire de Chine exécute 2 jeunes
Tibétains accusés d'être des éléments "anti-sociaux".
Ces éxécutions provoquent de violentes manifestations
qui dégénèrent en émeutes dont sont témoins des
journalistes et des touristes occidentaux.
Les communications avec l'extérieur sont suspendues,
les touristes sont expulsés du Tibet.
Officiellement ces émeutes ont fait plus de 600 morts.
Malgré la condamnation de la Chine par l'opinion politique
mondiale, la R.P.C continue à violer les Droits de l'Homme.
Quelques dates
En octobre 1989 à Oslo, les instances internationales ont fini par entendre la voix du Dalaï Lama
, faible mais tenace. Le prix Nobel de la Paix lui a été décerné.
Depuis, il parcourt les pays et rencontre "les puissants" de ce monde auprès de qui il plaide
pour la survie de son peuple.
En 1990, le chef tibétain préconise la création d'une confédération sino-tibétaine, abandonnant ainsi
ses revendications indépendantistes.
Depuis 1996, les religieux tibétains subissent des séances de rééducation où on les force à ne plus
soutenir le Dalaï Lama, toujours en exil.
Certains font semblant d'accepter ce programme mais, en cachette, continuent à être fidèles à leur maître spirituel.
Même chose du côté des habitants qui font mine de se plier aux ordres chinois mais qui, derrière le dos de l'occupant, affirment
qu'ils sont Tibétains et fiers de l'être!
En 1997, le président chinois Jiang Zemin demande au chef spirituel de déclarer que le Tibet
a toujours été une partie intégrante de la Chine et en fait une pré-condition à un dialogue.
Le Dalaï Lama refuse.
Le 10 mars 1998, le Dalaï Lama accuse la Chine de génocide culturel à l'occasion du 39ieme anniversaire
du soulèvement anti-chinois.
Le 7 mars 1999, les autorités chinoises lancent une attaque contre le chef spirituel tibétain,
l'accusant notamment d'être le principal responsable des troubles sociaux au Tibet.
Le 19 avril 2000, la Chine triomphe face aux Etats-Unis après l'échec d'une motion dénonçant Pékin
devant la Commission des Droits de l'Homme de l'O.N.U. "Une victoire de la justice" a résumé la Chine.
En effet, la cinquante-sixième session de la Commission des Nations Unies a permis à la Chine
d'empêcher qu'ait lieu la discussion sur la situation des Droits de l'Homme au Tibet et en Chine.
La motion de non-action a été votée par:
- 22 en faveur de la Chine
- 18 contre
- 12 abstentions
- 1 absence
Les organisations de défense des Droits de l'Homme ont déploré la décision de la Commission.
Aujourd'hui, les communications sont rompues entre Pékin et le Dalaï Lama.
Ce dernier continue de prôner la voix de la non-violence comme résolution du conflit, malgré
une pression de plus en forte de certains Tibétains demandant l'indépendance totale du Tibet, même
au prix de la violence.
Plus les Chinois s'efforcent de faire disparaître la culture tibétaine, plus les Tibétains s'unissent
pour la sauver et rejeter discrètement l'influence chinoise dans leur pays.
En mars 2008, à l'occasion du 49e anniversaire du soulèvement antichinois, des manifestations ont lieu à Lhassa et dans le Gansu.
Elles sont violemment réprimées par les autorités chinoises; celles-ci font état de 19 morts tandis que
le gouvernement tibétain en exil, estime quant à lui, plus de 130 morts et de nombreux blessés, ainsi que de nombreuses arrestations.
"
Si nous devenions violents, nous n'aurions plus rien à défendre."
Le 14e Dalaï-Lama